Plan de 1618, au centre la chapelle
et l'hôpital des Antonins
La rue garde le souvenir de l’hôpital de Saint-Antoine, de l'ordre des Antonins fondé en 1095, qui fut établi là vers 1210 et dont seule subsiste la chapelle dont la façade donne sur la rue Figuière.
Les Antonins ouvraient un hôpital dédié dans chaque endroit où le fléau que représentait le « feu de saint Antoine » était signalé. Leurs statuts montrent qu'ils étaient exclusivement réservés à cette maladie souvent mortelle et à ses séquelles, et l'obligation était faite de démasquer toute supercherie.
Le « feu de saint Antoine », encore appelé « mal des ardents » ou « peste du feu » est l’ergotisme provoqué par l'ergot du seigle, un champignon parasite. Il fut nommé « feu de saint Antoine », car l'état des victimes s'amélioraient en se rendant en pèlerinage auprès des reliques de saint Antoine. En fait la guérison était favorisée par l'alimentation apportée par les hospitaliers aux malades : du pain de froment et de la viande de porc, dont la graisse mélangée à des herbes aux effets anesthésiants et antalgiques, additionnée de thériaque, dont l'opium est l'un des composants majeurs, servait à préparer le « baume de saint Antoine ». Ils pratiquaient aussi la chirurgie par amputation des membres secs. Ils les conservaient exposés sur les murs de l'hospice mais les déposaient dans le cercueil du malade s'il mourait, afin qu'il entre entier au paradis.
Les effets de l'intoxication par l’ergot de seigle - convulsions, sensation de brûlure intense, gangrène - étaient souvent associés à des preuves de sorcellerie et de possession démoniaque.
Une partie des dépendances de l’hôpital Saint-Antoine devint la livrée de Pierre des Prêts, que le Pape Jean XXII fit, en 1320, cardinal au titre de Sainte-Potentiane.